Recul de l’apprentissage en 2013, une première depuis des années

Politiques de l'emploi et de la formation - Article - Vendredi, 07 Février - 11:09

En 2013 le nombre d’entrées en apprentissage a diminué de 8% selon la Dares (institut de recherches et de statistiques du ministère du Travail). Ce recul est une première puisque depuis 3 ans le nombre d’entrées en apprentissage est en augmentation constante. Ce recul est une mauvaise nouvelle pour le marché du travail, car l’apprentissage reste un excellent moyen de former des jeunes. Face à cette situation Bertrand Martinot, ancien délégué général à la formation (DGEFP) de 2008 à 2012, économiste, et conseiller social à la présidence de la république lors du mandat de Nicolas Sarkozy, et l’institut Montaigne proposent un plan de relance de l’apprentissage.

 

Recul de l’apprentissage, encore une mauvaise nouvelle pour l’emploi

 

En publiant les chiffres de l’apprentissage pour l’année 2013, la Dares a constaté pour la première fois en 3 ans une diminution du nombre d’entrées en apprentissage de l’ordre de 8%. Concrètement, 273 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2013, DOM inclus, contre 297 000 en 2012. En se référant aux chiffres des années précédentes, le recul enregistré en 2013 est d’autant plus inquiétant que même au plus fort de la crise en 2009 le nombre de contrats d’apprentissage signés étaient supérieurs à 2013.

 

Pour comprendre ce phénomène, il faut remonter à l’été dernier, au moment où le gouvernement a annoncé une réduction de 20% des aides à l’apprentissage. Cette décision avait entrainé le courroux de la C.G.P.M.E ainsi que des Chambres du commerce et de l’industrie qui avaient alerté sur les effets négatifs de cette diminution sur le nombre d’entrées en apprentissage.  

 

Ce recul est une mauvaise nouvelle pour le marché du travail, car l’apprentissage est un moyen qui a déjà fait ses preuves pour former des jeunes et les faire entrer dans le monde de l’entreprise. C’est également une mauvaise nouvelle pour le gouvernement dont l’objectif est d’atteindre les 500 000 apprentis d’ici 2017.

 

Un plan en faveur de l’apprentissage pour 2014 proposé par Bertrand Martinot et l’Institut Montaigne

 

Economiste, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy et délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle de 2008 à 2012, Bertrand Martinot fait figure d’autorité sur les question de formation. En partenariat avec l’Institut Montaigne, un think-tank libéral, Bertrand Martinot veut déployer un plan en faveur de l’apprentissage. Pour se faire 10 propositions ont été présentées pour dynamiser ce mode de formation :

 

  1. Revoir le mode de financement de l’apprentissage en unifiant toutes les aides à l’apprentissage (prime apprentissage, crédit d’impôt apprentissage, bonus pour les entreprises qui embauchent le plus d’apprentis) en un seul crédit d’impôt de soutien au développement de l’apprentissage. Revoir les règles de calcul de ce crédit d’impôt et le majorer pour les TPE et PME.
  2. Soumettre les grandes entreprises au système des bonus-malus en fonction du nombre d’apprentis se trouvant dans l’entreprise
  3. Revoir le mode de collecte de la taxe d’apprentissage, notamment en réduisant le nombre de collecteurs de cette taxe.
  4. Augmenter la part de la taxe d’apprentissage affectée à ce mode de formation.
  5. Revoir la procédure d’affectation des fonds libres de la taxe d’apprentissage pour s’assurer que cette répartition de l’argent soit cohérente et réponde à des besoins.
  6. Pour attirer les jeunes les plus en difficulté, dont les décrocheurs, une proposition concerne la création de stages de pré-apprentissage, confiés à des organismes de formation. Il s’agit de préparer l’entrée en apprentissage des jeunes.
  7. Faire en sorte que Pôle Emploi mène une action spécifique auprès des entreprises n’ayant pas d’apprentis pour les inciter à recruter. Revoir les dotations de l’Etat aux missions locales en fonction du nombre de contrats d’apprentissage signés.
  8. Impliquer de manière plus significative les branches professionnelles dans la construction des parcours des apprentis.
  9. Mettre en place une politique cohérente en faveur de l’apprentissage entre l’Etat et les régions en apportant une attention particulière aux places vacantes dans les C.F.A et en comblant toutes les places vides.
  10. La création d’un pacte national pour l’apprentissage qui engagerait tous les acteurs de l’apprentissage

 

Un pacte national pour redynamiser l’apprentissage

 

Les dix propositions de l’Institut Montaigne et de Bertrand Martinot peuvent se diviser en grandes orientations. D’une part, un volet financier comprenant la simplification des aides aux entreprises, la réduction du nombre d’organismes collecteurs, une meilleure répartition des fonds libres de l’apprentissage. L’autre gros morceau de ce pacte réside dans une simplification de l’accès à l’apprentissage. Dans un dernier temps, une partie de ces propositions consiste à élaborer un plan qui implique de façon cohérente tous les acteurs de l’apprentissage. 

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