L’Etat se porte au secours de l’AFPA

Politiques de l'emploi et de la formation - Article - Jeudi, 02 Août - 08:57

Le ministre de la formation professionnelle, Thierry Repentin, a pris ses fonctions dans un contexte très tendu. La crise qui secoue l’Afpa, le premier organisme de formation professionnel français, oblige le gouvernement à prendre des mesures pour sauver 9 000 postes, mais aussi pour sauver la formation professionnelle dans l’hexagone. L’Afpa connaît de gros problèmes de trésorerie depuis quelques mois. Cette situation a entraîné la démission du président de l’association, et la mobilisation des syndicats. La grande Conférence Sociale qui a eu lieu du 9 au 10 juillet s’est emparée du problème de l’Afpa, pour sortir l’association de cette mauvaise passe. Les enjeux autour de ce sauvetage sont très importants pour le gouvernement qui soutient la formation professionnelle pour lutter contre un chômage qui ne cesse d’augmenter.

 

Le gouvernement met la main au porte-monnaie pour sauver l’Afpa

 

En déplacement dans toute la France, le ministre chargé de la formation professionnelle et de l’apprentissage a fait un arrêt à Dijon, le 26 juillet 2012. Thierry Repentin en a profité pour annoncer les mesures décidées par le gouvernement pour le sauvetage de l’Afpa. 80 millions d’euros vont être débloqués pour sauver cet organisme et les 9 000 salariés qui l’a composent. 20 millions d’euros seront versés avant la fin de l’été. Le reste de la somme, c’est-à-dire 60 millions d’euros servira à éponger les dettes sociales de l’Afpa.

 

 

« La preuve que nous sommes soucieux de l’avenir de la formation professionnelle et de l’apprentissage » Thierry Repentin

 

 

L’annonce du sauvetage de l’Afpa ne représente pas la seule raison du déplacement du ministre. Ce dernier a également annoncé que le gouvernement investirait 34 milliards d’euros pour la formation professionnelle. Avec une telle annonce, le ministre ne pouvait pas laisser de côté l’Afpa, qui est à l’heure actuelle est le premier organisme de formation professionnelle français.

 

Le gouvernement a pris des mesures fortes pour le sauvetage de cet organisme, actuellement profondément chamboulé suite à la crise qu’il vient de traverser. Preuve de l’agitation qui règne à l’Afpa l’arrivé d’un nouveau directeur le 26 juin 2012, le Conseil d’orientation a nommé Yves Barou, ancien DRH de Thalès pour reprendre le poste de Jean-Luc Vergne qui avait démissionné au début du mois de juin. Cette démission avait pour but de créer un électrochoc et de porter l’attention sur la situation désastreuse de l’Afpa. L’arrivée de ce nouveau président marque le début du redressement semble-t-il. La première initiative d’Yves Barou a été le licenciement de  Philippe Caila, le directeur général, pour placer à la tête de l’Afpa une équipe sélectionnée par ses soins.

 

 

« La situation est tendue, mais désormais maîtrisée » Yves Barou.

 

 

Comment l’Afpa en est arrivé là ?

 

Avec une mauvaise gestion financière, selon FO le déficit de l’Afpa s’élève à 12 millions d’euros. Plus, un démantèlement progressif de l’association, l’Afpa s’est retrouvé dans une situation catastrophique. Le 5 juillet 2012, les cinq syndicats de l’Afpa ont appelé  à une mobilisation très forte de la part des salariés de  l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes. Le but de cette action était de demander au gouvernement des mesures pour sauver l’Afpa. Pour une plus grande visibilité, les syndicats ont demandé une mobilisation générale lors de la conférence sociale.

 

 

« Sans argent frais, sans flux régulier de stagiaires, sans préservation de son unité nationale, l’Afpa déposerait le bilan avant la fin de l’année »

 Déclaration des 5 syndicats

 

 

Plus qu’une mauvaise gestion financière, les syndicats dénoncent un démantèlement progressif de l’Afpa décidé par le gouvernement Sarkozy. Depuis 2009, l’Afpa n’est plus subventionnée par l’Etat et doit répondre à des appels d’offres. A cela, il faut ajouter le transfert de son activité d’orientation des demandeurs d’emploi qui a été confiée à Pôle emploi. De même que la formation des personnes handicapées a été transférée à l’Agefiph.

 

La mauvaise gestion financière est également à mettre en avant. En 2008 le chiffre d’affaire de l’Afpa était de 1 milliards d’euros, trois ans plus tard, en 2011, ce chiffre était de 868 millions. L’ancien président Jean Luc Vergne, a annoncé 53 millions d’euros de pertes toujours en 2011. De ce fait l’Afpa est devenu déficitaire, et a perdu le soutien de la banque Dexia. L'association au bord de la cessation de paiement a provoqué le retrait de Dexia qui a arrêté d’assurer la trésorerie de l’association.

 

 

« Dexia représentait un peu plus du tiers de nos autorisations de découvert »

Philippe Cailan, ancien directeur de l’Afpa

 

 

Le désengagement de Dexia a provoqué le suivi de l’Afpa par le Comité interministériel chargé d’aider les entreprises en difficulté (Ciri).

 

Quels sont les enjeux autour du sauvetage de l’Afpa ?

 

L’Afpa est le premier organisme de formation professionnel, avec 9 000 salariés et 210 centres répartis sur tout le territoire. L’association a formé sur ses campus 160 000 stagiaires en 2011 dont 92 000 étaient des demandeurs d’emplois. Dans une période de chômage élevé, le gouvernement ne peut pas se permettre de voir disparaître le fleuron de la formation professionnelle.

 

Pour sauver l’Afpa plusieurs pistes sont mises en avant. La première est de trouver un meilleur mode de gestion. En 2011 sur 126 000 places payées seules 86 000 ont été pourvues. Une autre piste la facturation automatique des prestations, qui n’était pas obligatoire auparavant. Le nouveau directeur pense également faire des économies en mettant fin aux interventions de consultants extérieurs, qui ont coûté 19 millions d’euros l’année passée.

 

Afpa, formation professionnelle, sauvetage, gouvernement
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