Les enseignants français utilisent peu la formation professionnelle

La question de la formation professionnelle chez les enseignants est un sujet important qui devient encore plus intéressant lorsqu’il s’agit de comparer les habitudes du corps enseignant français avec celles d’autres pays. L’OCDE a publié les résultats de l’enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (Talis 2013). Menée dans 34 pays, cette enquête révèle que les enseignants français sont non seulement ceux qui se forment le moins, mais aussi ceux qui entreprennent les formations les plus courtes. 

La formation initiale des enseignants français est satisfaisante

L’étude Talis 2013 s’est penchée d’une part sur la formation initiale des enseignants et d’autre part sur la formation continue. Selon cette enquête, les enseignants de l’hexagone estiment à 90% avoir été suffisamment formés et donc préparés à leur discipline. Si dans une très grande majorité le corps enseignant français se dit bien préparé, ce taux reste inférieur à la moyenne calculée par Talis qui comprend tous les pays inclus dans l’étude qui elle monte à 93%.

Toutefois, quelques nuances sont à apporter à la question de la formation initiale. En effet, lorsqu’il s’agit de la formation sur le plan pédagogique les enseignants français se disent bien moins formés. Seulement 60% d’entre eux estiment qu’ils ont été bien formés à la pédagogie appliquée aux contenus à enseigner. Ce pourcentage est le plus faible enregistré par l’étude qui a d’ailleurs établie une moyenne sur les 34 pays interrogés s’élevant à 89%.

Les enseignants Français sont peu nombreux à entreprendre une formation professionnelle

Si la France apparaît être très clairement à la traine en matière de formation à la pédagogie appliquée aux contenus à enseigner, elle fait aussi partie des pays où le taux d’enseignants entreprenant une formation professionnelle est au plus bas. Pour évaluer la participation des enseignants à des actions de formation, l’enquête s’est basée sur le nombre de professeurs ayant entrepris une formation dans les douze derniers mois précédant l’enquête.

Cette méthode démontre que les enseignants français sont avec les Italiens ceux qui entreprennent le moins d’action de formation. En effet, seulement 76% des sondés ont fait une formation au cours de l’année précédant l’enquête. En comparaison, 98% des enseignants canadiens ont suivi une formation, 97% des professeurs australiens, 94% des polonais ou encore 92% des enseignants anglais se sont formés.

Cette étude met en évidence une forte différence entre les professeurs les plus âgés qui n’entreprennent quasiment aucune formation et les plus jeunes qui ont beaucoup plus facilement accès à des stages. D’autre part, il apparaît qu’en France la durée d’une formation pour un enseignant est en moyenne de quatre jours. En comparaison, la durée moyenne d'une formation dans les pays de l'OCDE est de 8 jours.

Pas assez d’incitation à entreprendre une formation selon les enseignants

Si les Français font partie des enseignants qui entreprennent le moins de formation et qui suivent les stages les plus courts, ces derniers expliquent ce phénomène par un manque d’incitation. En effet, plus de la moitié des sondés estiment que l’absence de mesures incitatives est un frein à la formation professionnelle.

D’autre part, les enseignants français évoquent comme principale raison pour ne pas suivre de formation : le manque de temps et les responsabilités familiales. Ainsi cette étude révèle que pour les enseignants français la priorité n’est pas la formation, mais surtout que le corps enseignant français est très nettement en retard sur les autres pays de l’OCDE en matière de formation continue pour les enseignants.