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Les formations - Article - Jeudi, 26 Juillet - 10:13
La France est-elle en panne d’informaticiens ? L’enquête BMO menée par Pôle Emploi, pour 2011, révèle que 62,3% des entreprises prévoient des difficultés pour embaucher des informaticiens. La pénurie de professionnel qui touche ce secteur est révélatrice d’un paradoxe bien français. On compte 26 000 informaticiens au chômage en 2011, selon une enquête Munci. Avec autant de main d'oeuvre en recherche d'emploi, comment expliquer une telle pénurie ?
L’informatique, un secteur en pleine expansion
La demande en informaticiens est aujourd’hui très forte, qu’il s’agisse de développeurs, chefs de projets, architectes réseau, consultants. Preuve de cette tendance, les entreprises recrutent leurs futurs salariés avant même la fin de leurs études ! Toutes les statistiques démontrent que le besoin en informaticiens ne cessera de croître au fil des années. Le rapport Dares sur les métiers 2015, révèle que 149 000 nouveaux emplois auront vu le jour dans ce secteur d'ici 3 ans. Au total, plus de 207 000 postes seront à pourvoir.
L’enquête BMO (Besoin de main d’œuvre) de Pôle Emploi a donné la parole aux entreprises qui ont du mal à recruter des informaticiens. Selon elles, plusieurs raisons expliquent les difficultés d’embauche. 68,5% des employeurs interrogés parlent d’un manque de candidats. 82,2% évoquent l’inadéquation des profils des candidats. Enfin, 37,8% d’entre eux expliquent cette situation par des difficultés liées aux conditions de travail.
Même si le besoin en informaticiens est très important, tous les profils ne font pas l'unanimité. Le profil Bac +4/5, c’est-à-dire ingénieur est le plus prisé par les entreprises. Ils correspondent à des postes de développeurs, ou encore architectes de réseaux. Les profils Bac +2/3 sont aussi recherchés, ce niveau d’étude correspondant à des profils en charge de la maintenance informatique.
26 000 informaticiens au chômage en 2011: pourquoi ce paradoxe?
Le Munci (Mouvement pour une Union Nationale et Collégiale des Informaticiens) a dévoilé ses chiffres pour 2011. Avec 26 000 informaticiens recherchant un emploi, le secteur de l’informatique est un des moins touchés par le chômage. Toutefois, ces chiffres restent surprenants au vu de la forte demande dans ce secteur. Pour comprendre ce paradoxe, il faut tenir compte du turnover présent dans le secteur de l’informatique. Avec 15% en moyenne, le phénomène de turnover, c’est-à-dire de rotation de l’emploi, est deux fois plus important dans l’informatique que dans n’importe quel autre secteur.
Les informaticiens sont très souvent amenés a quitter leur poste dans une entreprise car ils trouvent plus d’opportunité ailleurs. Les entreprises jouent beaucoup sur la concurrence: les prises de contacts avec des informaticiens possédant déjà un emploi sont quotidiennes. Sur les 30 460 recrutements qui ont été réalisés en 2010, seuls 2 780 correspondaient à des créations de postes. Autrement dit, le marché de l’informatique regroupe des informaticiens très mobiles qui passent d’une entreprise à une autre, mais il y a peu de création de postes.
Le chômage des informaticiens s’explique par une très grande sélectivité des employeurs
Ce nombre de 26 000 chômeurs informaticiens ne s’explique pas uniquement par le fait qu’il y ait peu de création de postes. Le Munci dénonce une trop grande sélectivité des employeurs, ces derniers recherchant trés souvent des double profils. Non content de maîtriser leur coeur de métier, les futurs informaticiens doivent également connaître l'environnement de l’entreprise cliente.
De l’informaticien classique à l’informaticien multifonctions
L’informatique est maintenant liée aux résultats de l’entreprise. Que ce soit dans le secteur de la banque, de l’automobile, voire même l’énergie, connaître les spécificités des entreprises est un atout considérable.
Ce double cursus fait toute la différence au moment de la recherche d’un emploi, au même titre que la maîtrise d’une langue étrangère. En outre, un informaticien doit pouvoir travailler en équipe. Compte tenu du rôle central de l’informatique à l’heure actuelle, il doit être capable d’expliquer, de conseiller, et de rassurer. Avec un tel niveau d'exigence, les chiffres du Munci se comprennent beaucoup mieux.
Les informaticiens vont pouvoir faire la loi sur le marché de l’emploi
Avec une telle demande, les informaticiens se retrouvent en position de force sur le marché du travail. Les salaires sont fortement à la hausse, et ils disposent de nombreux avantages : voiture de fonction, téléphone portable, primes. De plus, cette filière permet une évolution rapide, les possibilités de carrière sont nombreuses. Les informaticiens possédant un double cursus n’ont même plus besoin de chercher du travail. Les entreprises vont à leur rencontre constamment. Ils ont un large choix, et font la concurrence. A un haut niveau, les informaticiens peuvent imposer leurs rémunérations et leurs conditions de travail.
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Les formations - Article - Jeudi, 03 Décembre - 15:48